« Alors Karym, quel sera ton prochain défi, quelle sera ta prochaine course? » Cette question, tout à fait légitime et sans malice, m’a été posée maintes fois. Des épreuves aussi, sinon plus folles que le Marathon des Sables ne manquent pas et j’en avais identifié quelques unes: le Fire & Ice en Islande (250 km), le défi Harricana à Charlevoix (125 km), le Bromont Ultra (160km), toutes étaient sur mon radar. Mais le temps passait et le goût de m’y inscrire ne m’habitait pas. J’ai cru un moment que je avais perdu l’envie de courir. Heureusement, j’ai vite validé après quelques foulées que ce plaisir m’habitait encore. Fiou!! Alors, « what’s next »? Est-ce la fin des défis pour moi? Non!!! Pour ceux qui me connaissent, cela ne constitue même pas une option.
Et tout d’un coup, il m’est apparu. Tout simple, tout près et pourtant, je ne le voyais pas. Pourquoi? Peut-être que ma définition d’un défi était égoïste, une activité centrée sur moi, me permettant de me dépasser. J’ai longtemps cru qu’un défi se résumait à atteindre le prochain niveau, faire mieux que la fois précédente. Mais voilà, cela faisait 4 ans que j’avais commencé à courir, d’individu sédentaire à ultra-marathonien, augmentant constamment les distances parcourues, améliorant les temps de parcours tout en sillonnant des trajets plus exigeants. Tout au long de cette aventure, j’ai eu la reconnaissance de mes pairs, mes amis, mes proches, d’inconnus et surtout… de mes filles. Plus particulièrement, Selma, ma benjamine. Une jeune fille de 12 ans, brillante, enjouée, dynamique mais sédentaire, un peu par résignation. « Pourquoi faire un sport si je ne performe pas? » m’a t’elle dit un jour. Cela m’a renversé. Je lui ai expliqué qu’on faisait un sport pour soi et non pour les autres, que la performance importait peu mais rien à faire: « C’est facile pour toi Papa de dire cela, tout te réussit… »
Je n’allais pas rester immobile face à son constat, je me devais de donner le goût de faire du sport à ma fille. Pour son anniversaire le mois dernier, je lui ai offert deux cadeaux: un abonnement au gym Nautilus et ma présence, 3 fois par semaine, pour m’entraîner avec elle. Un engagement, une promesse, malgré mon horaire chargé. Un cadeau pour elle, et non pour me faire plaisir. Hésitante au début, elle est rapidement embarquée dans l’aventure.
A priori, ce défi n’est pas centré sur moi. Et puis après? N’y a-t-il pas plus belle réalisation que de faire progresser notre progéniture? Quel sentiment d’accomplissement pourrait rivaliser avec celui d’avoir accompagné ma fille dans sa mise en forme? De lui avoir donné le goût de se prendre en mains? De réaliser et d’apprécier les bienfaits de bouger?
Je réalise aujourd’hui que ce qui est commun à chaque défi, c’est cette opportunité de grandir, de réaliser quelque chose de nouveau, de sortir des sentiers battus. Je ne sais pas où nous mènera cette aventure père-fille mais je sais une chose, j’apprendrai autant qu’elle dans à travers cette quête.
Quel plaisir de te lire Karym et surtout quel beau et grand défi …tu as toute mon admiration …bel accomplissement pour vous deux ….au plaisir de suivre votre progression
Anne Ross
Merci Anne!! La complicité qui est présenté entre nous deux est unique!
J ai adore ton texte ca m a donné confiance en moi et je suis contente que tu es parle de Selma dans ton bloc de course pour faire le message que la course c est pas la priorité mais la famille si. Love u Dady
Quel beau message ma fille! Oui, ma famille sera toujours ma priorité xxx